decembrie 30, 2009

Adiacént


‘Writing, at its best, is a lonely life. Organizations for writers palliate the writer's loneliness but I doubt if they improve his writing. He grows in public stature as he sheds his loneliness and often his work deteriorates. For he does his work alone and if he is a good enough writer he must face eternity, or the lack of it, each day.

For a true writer each book should be a new beginning where he tries again for something that is beyond attainment. He should always try for something that has never been done or that others have tried and failed. Then sometimes, with great luck, he will succeed.

How simple the writing of literature would be if it were only necessary to write in another way what has been well written. It is because we have had such great writers in the past that a writer is driven far out past where he can go, out to where no one can help him.’
Ernest Hemingway
The Nobel Prize in Literature 1954


decembrie 29, 2009

Du côté de


‘Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire: " Je m’endors. " Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de faire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage: une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais fibre de m’y appliquer ou non; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine, et le petit chemin qu’il suit..’
‘Peut-être l'immobilité des choses autour de nous leur est-elle imposée par notre certitude que ce sont elles et non pas d'autres, par l'immobilité de notre pensée en face d'elles. Toujours est-il que, quand je me réveillais ainsi, mon esprit s'agitant pour chercher, sans y réussir, à savoir où j'étais, tout tournait autour de moi dans l'obscurité, les choses, les pays, les années.’
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decembrie 26, 2009

Sintoníe


"A conscience is that still small voice that people won't listen to. That's just the trouble with the world today..." - Jiminy Cricket to Pinocchio in the Disney film Pinocchio, 1940
"I dub you Pinocchio's conscience, lord high keeper of the knowledge of right and wrong, counselor in moments of high temptation, and guide along the straight and narrow path. Arise, Sir Jiminy Cricket." - The Blue Fairy to Jiminy Cricket in the Disney film Pinocchio, 1940

decembrie 20, 2009

Iernat


  • Nymphes d'Horace coiffées au Premier Empire, - Rondes Sibériennes, Chinoises de Boucher.

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decembrie 15, 2009

Épic

- "Et s'il était à refaire
Je referais ce chemin..."
Une voix monte des fers
Et parle des lendemains.
On dit que dans sa cellule,
Deux hommes, cette nuit-là,
Lui murmuraient : "Capitule
De cette vie es-tu las ?

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Tu peux vivre, tu peux vivre
Tu peux vivre comme nous !
Dis le mot qui te délivre
Et tu peux vivre à genoux..."

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- "Et s'il était à refaire,
Je referais ce chemin..."
La voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains.

-
"Rien qu'un mot, la porte cède,
S'ouvre et tu sors ! Rien qu'un mot :
Le bourreau se dépossède...

decembrie 14, 2009

decembrie 10, 2009

Nobel 2009


“La troisième fois, il s'assit et je restai debout, car il avait posé sa serviette sur ma chaise. Je n'osai pas la mettre par terre. Il me traita d'idiote finie, de fainéante, de femme facile, aussi infecte qu'une chienne errante. Il repoussa le vase au bord du bureau et, au milieu, posa un crayon et une feuille de papier. Il hurla : écrivez ! Debout, j'écrivis sous sa dictée mon nom, ma date de naissance et mon adresse. Puis : quel que soit le degré de proximité ou de parenté, je ne dirai à personne que je ... et voici l'affreux mot roumain : colaborez, que je collabore. Ce mot, je ne l'écrivis pas. Je posai le crayon, allai à la fenêtre et regardai, au dehors, la rue poussiéreuse. Elle n'était pas asphaltée, elle avait des nids-de-poule et des maisons bossues. Cette ruelle délabrée s'appelait toujours Strada Gloriei, rue de la Gloire. Un chat était juché sur un mûrier tout dépouillé, rue de la Gloire. C'était le chat de l'usine, celui à l'oreille déchirée. Au-dessus de lui, un soleil matinal, comme un tambour jaune. Je fis : n-am caracterul. Je n'ai pas ce caractère-là. Je le dis à la rue, dehors. Le mot "caractère" exaspéra l'homme des services secrets. Il déchira la feuille et jeta les bouts de papier par terre. Mais à l'idée qu'il devrait présenter à son chef cette tentative de recrutement, il se baissa et ramassa tous les morceaux qu'il flanqua dans sa serviette. Puis il poussa un gros soupir et, dans sa déconfiture, lança le vase de tulipes contre le mur : il s'y fracassa, et on entendit comme un grincement de dents en plein vol. La serviette sous le bras, il marmonna : tu le regretteras, on te noiera dans le fleuve. Je fis en aparté : si je signe ça, je ne pourrai plus vivre avec moi-même, donc j'en viendrai là. Autant que vous vous en chargiez. La porte du bureau étant déjà ouverte, il était parti. Dehors, dans la Strada Gloriei, le chat de l'usine avait sauté de l'arbre sur le toit de la maison. Une branche se balançait comme un trampoline.”
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decembrie 08, 2009

2009

Furnica trage după ea o muscă moartă. .Furnica are un cap cât gămălia unui bold; în el soarele nu-şi află loc să ardă. Înţeapă. Furnica nu mai ştie încotro s-o apuce. Se târăşte fără să trăiască .... am simţit în umăr cerul foarte aproape. Aş fi putut să mă sprijin de el, dar nu am vrut s-o sperii pe mama. Când m-am întors apoi singur prin curte, pietrele erau transparente. Am grăbit pasul. La intrare uşa era altfel, lemnul devenise gol. ... pata de pe obrazul copilului era atingerea singurătăţii. Ea se lăţea pentru că deasupra plopilor lumina cădea pieziş.
  • Bărbatul în mână.
Umbrele şi-au părăsit lucrurile cărora le aparţin. Ele nu mai aparţin decât după-amiezii târzii care a trecut. ...Deasupra aragazului atârnă un covor de perete, un luminiş de pădure cu cerb. Cerbul este la fel de brun ca şi strecurătoarea cu tăiţei de pe masă. ...Femeia se uită în oală, suflă în fum....În faţa intrării în bloc trandafirii ţes un acoperiş găunos, o urzeală din frunze murdare şi stele murdare. Noaptea le împinge afară din oraş.
  • Onduleul de pe frunte.
Tot ce străluceşte vede. Onduleul de pe frunte străluceşte. Vede fiecare zi din ţară.....Negrul ochiului priveşte zilnic din ziar în ţară. ....Şi copacii se gâtuie unde nu i-a sădit nimeni. Câinii urlă;........Le e frică şi când aleargă îşi iau inimă-n dinţi înainte de a muşca. ....Drumul de lângă cafenea se ţine după râu, râul după drum. .... Ei ştiu ca umbrele plopilor rămân jos ceea ce sunt plopii sus, cuţite. ....Ce nu poate fura interzice. Ea interzice norocul, spun pescarii, vara cu dungi mănâncă norocul la pescuit."

decembrie 07, 2009

Le Clézio

Extrait de L’Africain
` Tout être humain est le résultat d’un père et une mère. On peut ne pas les reconnaître, ne pas les aimer, on peut douter d’eux. Mais ils sont là, avec leur visage, leurs attitudes, leurs manières et leurs manies, leurs illusions, leurs espoirs, la forme de leurs mains et de leurs doigts de pied, la couleur de leurs yeux et de leurs cheveux, leur façon de parler, leurs pensées, probablement l’âge de leur mort, tout cela est passé en nous. `
`C’étaient des lois étranges qui ne ressemblaient pas du tout à celles qui sont écrites dans les livres et qu’on apprenait par cœur à l’école. Il y avait la loi de l’horizon qui attire le corps, une loi très longue et très mince, un seul trait dur qui unissait les sphères mobiles du ciel et de la mer. Là-bas, tout naissait, se multipliait, en formant des vols de chiffres et de signes qui obscurcissaient le soleil et s’éloignaient vers l’inconnu. Il y avait la loi de la mer, sans commencement ni fin, où se brisaient les rayons de la lumière. Il y avait la loi du ciel, la loi du vent, la loi du soleil, mais on ne pouvait pas les comprendre, parce que leurs signes n’appartenaient pas aux hommes. ` (J.M.G. Le Clézio, Lullaby, Gallimard, 1970)

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decembrie 05, 2009

Trajan




Aventura vietii lui , a fost aceea a unui stadiu istoric, a unui secol de la inceputul lui! Contemporan cu Howard Hughes, a prefacut elanul vital in act. Remarcabil inventator, sportiv, caracter sobru inflexibil a plasmuit sufletul civilizatiei celui de al XXI-lea veac. Premiant la liceu ( doua clase intr-un an), sef de promotie la facultate, subsecretar de stat in guvernul de elite Antonescu [demisioneaza recuzand semnarea unui tratat prejudiciabil Tarii,”-In tara asta nu face fiecare ceea ce vrea, ci ceea ce trebuie!” ar fi indicat(inutil) Antonescu ], personaj in cartea lui Nicolae Baciu `Din temnitele Anei Pauker, in puscariile lui Tito` , membru in Guvernul provizoriu al românilor din exil: si-a dedicat viata familiei si prietenilor ramasi acasa, si-a declarat românísmul pana in ultima clipa.
2.` The company originated in 1950 when Petrofina S.A. of Belgium sent Trajan Nitescu to Canada to organize and run a subsidiary.Nitescu was Rumanian by birth and worked with Petrofina's Rumanian subsidiary from 1926 until the end of World War II. At that time, he resigned his post as General Manager of the Oil Department because the company, like the country, was being taken over by the communists. For this and other reasons, he was soon an enemy of the Rumanian state, forced into hiding. After six months of flight from the secret police, he and his wife swam the Danube River at night to the relative safety of Communist Yugoslavia. They were still prisoners under Tito's regime, but eventually were allowed to leave because of high level, indirect pressure from the United States and Belgium. Nitescu took up employment with his old company Petrofina after the War and came to Canada. Under Nitescu's guidance, Canadian Fina grew rapidly through takeovers. `
4.` Ajuns într-un asemenea impas, Arhiepiscopul exilului Victor Vasile Leu s-a consultat cu Consiliul parohial al episcopiei [alcătuit din: maiorul Iliescu, avocatul Mihai Răutu, Bercu, Bischof, C. Papanace, Stelian Popescu, Radu Bossy, maiorul Croitorul, colonelul Neferu, inginerul Traian Niţescu,
avocatul Nicolae Baciu, Gogu Constantinescu],....`
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decembrie 01, 2009

Episód


“Adevărul rememorat este inventat literar printr un procedeu numit „autoficţionalizare“, noţiune împrumutată de la Georges Arthur Goldschmidt [6]. Punctul său de plecare este încredinţarea că descrierea celor trăite are nevoie de destrucţia percepţiei iniţiale şi reinventarea lucrului trăit prin limbaj: „Cele întâmplate cu adevărat se manifestă insistent ca fenomen periferic căruia îi administrezi prin cuvinte un şoc după altul. Când a devenit de nerecunoscut pentru sine însuşi, înseamnă că a revenit în centru. Trebuie, mai întâi, să demolezi suficienţa de sine a lucrului trăit pentru a scrie despre el – s-o coteşti din orice stradă reală într-una inventată, fiindcă numai aceasta îi poate semăna din nou“ [7]. Sub presiunea trăitului (de cele mai multe ori a terorii), amintirea este transportată în literatură printr o mutaţie fantomatică, la capătul căreia reîntâlneşte, totuşi, realitatea. Scrisul rămâne la Herta Müller mereu pendulatoriu: se arcuieşte spre invenţie când întâlneşte realul şi face ca din plăsmuirea literară să ne privească realul esenţializat. Resorturile stilistice ale acestei dinamici ţin de metaforizarea amplă a prozei: răsturnarea perspectivei curente, o gândire ideogramatică ce arestează elemente disparate ale realului şi stabileşte contiguităţi surprinzătoare (ochiul ca organ omnipenetrant al puterii se mută în jarul unei ţigări, în albul dinţilor, ba chiar într un glonte). Totul este înveşmântat într-o sintaxă cu cadenţa scurtă, paratactică, laconică, ce sugerează un discurs gâfâit, fragmentat de o teroare ubicuă.