'L’autodestruction –la capacité des cellules à se « sacrifier » au profit de la collectivité du corps –a été considérée à la fois comme un prix payé par le vivant à l’émergence de cette complexité et comme une réponse apportée aux problèmes posés par cette complexité. C’est une vision naïve, mais fréquente de l’évolution du vivant, qui consiste à penser que la « solution » à un problème nouveau apparaît au moment même où surgit le problème. Au début des années 1990, il fut découvert que l’autodestruction cellulaire était à l’œuvre non seulement dans la sculpture des corps des animaux, mais aussi des plantes. Et c’est la mort des cellules qui constituent une partie de leur tige qui provoque, à l’automne, la chute des feuilles. Ainsi, de manière inattendue, la métaphore choisie vingt ans plus tôt pour décrire le suicide cellulaire – l’apoptose –rejoignait la réalité : c’est l’apoptose des cellules végétales qui cause « la chute des feuilles des arbres en automne ». Mais, parce que les premières plantes étaient aussi apparues il y a environ un milliard d’années, cela ne changea rien à ce dogme qui évoquait implicitement les mythes anciens d’un « âge d’or originel » : au début, pendant les trois premiers milliards d’années de la vie, durant lesquelles le vivant s’était uniquement propagé sous la forme d’organismes unicellulaires, régnaient la simplicité et une immortalité potentielle.'
septembrie 29, 2011
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