septembrie 29, 2011

Par-delà


'L’autodestruction –la capacité des cellules à se « sacrifier » au profit de la collectivité du corps –a été considérée à la fois comme un prix payé par le vivant à l’émergence de cette complexité et comme une réponse apportée aux problèmes posés par cette complexité. C’est une vision naïve, mais fréquente de l’évolution du vivant, qui consiste à penser que la « solution » à un problème nouveau apparaît au moment même où surgit le problème. Au début des années 1990, il fut découvert que l’autodestruction cellulaire était à l’œuvre non seulement dans la sculpture des corps des animaux, mais aussi des plantes. Et c’est la mort des cellules qui constituent une partie de leur tige qui provoque, à l’automne, la chute des feuilles. Ainsi, de manière inattendue, la métaphore choisie vingt ans plus tôt pour décrire le suicide cellulaire – l’apoptose –rejoignait la réalité : c’est l’apoptose des cellules végétales qui cause « la chute des feuilles des arbres en automne ». Mais, parce que les premières plantes étaient aussi apparues il y a environ un milliard d’années, cela ne changea rien à ce dogme qui évoquait implicitement les mythes anciens d’un « âge d’or originel » : au début, pendant les trois premiers milliards d’années de la vie, durant lesquelles le vivant s’était uniquement propagé sous la forme d’organismes unicellulaires, régnaient la simplicité et une immortalité potentielle.'

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